À mon sujet

Marie-Josée Lebel

Originaire de Trois-Rivières, je réside actuellement dans la municipalité de Brébeuf dans les Laurentides. J’ai fait mes études au baccalauréat spécialisé en enseignement des arts plastiques à l’UQTR et à la maîtrise en muséologie à l’UQAM. Au cours des années, la pratique enseignante a pris une large part de mon travail. J’ai eu aussi plusieurs expériences en muséologie, en commissariat et médiation culturelle.

POINT DE DÉPART

J’ai amorcé une démarche de documentation à propos des paysages et du mode d’occupation du territoire de ma région, les Laurentides, depuis environ cinq ans. Je constate l’effacement, l’oubli. Je vois les cicatrices laissées par l’occupation humaine dans ces lieux. La série TRAME s’est articulée autour d’une approche alliant les procédés de gravure traditionnels et l’utilisation du téléphone intelligent comme outil numérique.

Deux expositions ont résulté de ce processus. TRAME a regroupé une dizaine d’estampes produites avec plusieurs techniques (linogravure, bois gravé, lithographie sur plaque polyester) et présentant un regard plus macro sur ce qui m’entourait. Après la présentation de cette exposition, mon regard s’est élevé et le corpus s’est développé avec un propos légèrement modifié pour inclure des lieux anonymes et des paysages. TRAME LAURENTIENNE est la résultante de ce travail d’observation.

« Rien n’est plus inquiétant que la mémoire. Rien n’est plus troublant qu’un lieu qui signifie quelque chose. »

Pierre Perreault J’habite une ville

DÉMARCHE

Ma pratique artistique en estampe est constamment en mode recherche-création et elle s’articule actuellement sur la base de différentes observations que j’ai réalisées à propos du paysage et du territoire qui m’entoure. Je vois le territoire comme une trame où les actions politiques et les considérations économiques viennent restreindre son étendue. Le territoire est remodelé pour présenter une nouvelle cartographie. L’étalement urbain prétend à une évolution sociétale. Ce faisant, notre histoire, notre identité sont constamment abandonnés. Bâtiments et lieux revêtent un état de déréliction. Dans ce contexte, je constate l’effacement, l’oubli. J’observe les cicatrices laissées par l’occupation humaine. En prenant acte de ce qui m’entoure : les vestiges patrimoniaux, les échos des résidents, de leur histoire et le passage des ans, j’effectue une nouvelle lecture et documente les constats qui vont faire ressurgir la ressouvenance.

Mes oeuvres allient les nouvelles technologies et les techniques traditionnelles en bois gravé, linogravure et lithographie sur plaque. Elles intègrent l’outil mobile (téléphone intelligent) et leurs applications disponibles. Le potentiel de cet outil m’a permis d’envisager un nouveau processus de création.  Par l’entremise de ces applications, je passe de la photographie de mes sujets à leur transformation et prépare l’image pour l’estampe. Récemment, j’ai intégré la réalité augmentée (RA) pour ajouter à l’expérience d’appréciation de mes oeuvres. Je m’intéresse aussi à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans ma pratique en développant un champ lexical francophone au sujet du patrimoine bâti.

« L’art n’a d’autre objet que d’écarter […] tout ce qui nous masque la réalité, pour nous mettre face à la réalité même. » 
Henri Bergsons

Falaise sur la 117 – Bois gravé – 2019 – vue partielle
Sous les arbres – Processus – Bois gravé – 2021

« Le territoire renvoie à une relation espace-société, et, en ce sens, il apparaît comme un espace identifié. C’est une construction sociale qui se traduit, soit par un contrôle territorial, soit par un aménagement ou une structuration de l’espace. Cette appropriation est symbolisée par l’identification, la dénomination qui participe à créer un sentiment d’appartenance. « 

JEAN, Yves, CALENGE, Christian
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